les îles de la liberté
- Le 30/05/2013
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Le 24 décembre 1941 à 3 heures du matin, l’Amiral Muselier pénétrait dans le port de Saint-Pierre à bord de
Craignant une opposition , voire des combats fratricides, il découvrit en fait un archipel confronté à de graves difficultés économiques et sanitaires.
Isolées, mal desservies et difficilement ravitaillées, les « Iles de la liberté » n’étaient plus que l’ombre de la grande base qu’elles avaient été depuis le XVI° siècle pour les terre-neuvas venus de France pêcher la morue sur les grands bancs.
Muselier, assisté puis relayé par Alain Savary, son aide de camp, désigné administrateur du territoire, dut prendre un certain nombre de mesures d'urgence afin de maintenir l'ordre et de garantir une reprise économique (ce dernier, après une glorieuse campagne militaire en Italie et en France, entrerait en politique, et serait notamment nommé ministre de l'Education Nationale en 1981).
Soixante et onze ans après, la situation a considérablement évolué.
Doté d’une administration dynamique, ouvert à son environnement régional grâce à un aéroport moderne et à un vaste port de commerce, l’archipel offre des opportunités réelles. La gestion par l'Etat de ces deux « poumons » de l'archipel permet d'ailleurs d'en limiter les coûts d'utilisation.
Certes, l’activité économique, essentiellement soutenue par le secteur tertiaire (administration, commerces…) est toujours en recherche d’alternatives industrielles ou technologiques.
Et pourtant, enclavé dans l’immense continent nord-américain, le « caillou », comme l’appellent affectueusement ses habitants, descendants de pêcheurs normands, bretons et basques, proche des champs pétrolifères et des gigantesques chantiers industriels et navals d'un voisin canadien en plein essor économique, pourrait constituer une véritable tête de pont pour l'Europe.
Cette opportunité, insuffisamment exploitée, ne demande qu'à être développée.
A cet égard, les liens institutionnels et économiques très actifs noués dans le cadre de la coopération régionale, institutionnalisée avec les quatre provinces atlantiques du Nouveau Brunswick, de Nouvelle Ecosse, de l’Île du Prince Edward et de Terre-Neuve et Labrador, contribuent d'ores et déjà à intégrer cette dernière terre française issue de
Sous l'impulsion de l'Etat ( le préfet de saint-Pierre et Miquelon préside la délégation française de la commission mixte de coopération régionale), les aspects économiques de cette coopération constituent d'ailleurs un axe majeur des actions à venir.
Des paysages superbes, une biodiversité exceptionnelle (seule forêt boréale de France, de nombreuses espèces de cétacés…), une histoire atypique dont de nombreux vestiges subsistent, une culture imprégnée des souvenirs des Acadiens chassés du continent , en font une destination touristique attractive pour nos voisins canadiens et américains, curieux par exemple d'y découvrir la plaque tournante du contournement de la prohibition américaine entre 1920 et 1933.
Si on ajoute une sécurité totale, une offre sportive et culturelle exceptionnelle au plan national (180 associations de tous ordres), un enseignement de grande qualité grâce à des professeurs motivés et à des effectifs réduits en classe, on comprendra combien il est plaisant de vivre et travailler à Saint-Pierre-et-Miquelon.
Fiers d'être Français, attachés à la mère patrie, les Saint-Pierrais et les Miquelonnais n'hésitent pas à arborer l'emblème national dans leurs jardins ou sur leurs commerces.
A ses côtés, « A Mare Labor », la « mer du travail », devise flottant sur l’emblème de l’archipel sous les drapeaux normand, basque et breton, symbolise le passé de l’archipel, mais aussi et surtout l’espoir d’un avenir plus riche.
Préfet de Saint-Pierre et Miquelon
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